L’annonce de la mise en place prochaine d’examens nationaux pour l’obtention de la Licence et du Master continue de susciter des réactions au sein de la communauté estudiantine. Entre volonté d’harmonisation et crainte de nouvelles contraintes, les avis divergent à la cité universitaire de Patte d’oie.
Pour Yacouba Zongo, étudiant en Lettres modernes, la mesure pourrait favoriser l’égalité des chances. Il estime que l’uniformisation des évaluations obligera les établissements à offrir le même niveau d’enseignement partout dans le pays. « Si nous allons organiser des examens nationaux, les cours doivent être donnés de la même manière à Koudougou, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, etc. Est-ce que les professeurs pourront suivre cette logique pour que les examens se tiennent en même temps ? » s’interroge-t-il.

D’autres étudiants, en revanche, redoutent une surcharge inutile. Aboul Gnambré juge la réforme peu pertinente. Pour lui, le véritable défi reste l’insertion professionnelle. « On ne peut pas passer le Bac et venir encore passer un examen pour obtenir la Licence ou le Master. Le vrai problème, c’est le manque d’emploi », affirme-t-il.

À l’opposé, certains approuvent la mesure, qu’ils considèrent comme un moyen de valoriser le mérite. Pour François Gnoumou, étudiant en sociologie, ceux qui ont sérieusement suivi leur parcours n’ont rien à craindre. « Je ne vois pas de mal à démontrer ce que tu as appris à la fin de ta Licence », estime-t-il.

Un avis partagé par Mohamed Traoré, étudiant en géographie. Pour lui, ces examens contribueront à assainir l’enseignement supérieur. « Il y a des instituts où il y a du laisser-aller. Ces examens vont donner plus de crédibilité et mettre en lumière les étudiants qui ont réellement travaillé pour obtenir leur diplôme », soutient-il.

Entre espoir d’une éducation mieux structurée et inquiétude face aux défis logistiques et sociaux, la réforme continue d’alimenter le débat dans les milieux universitaires.
S.N/ Tiiga info




